Chargement...
vendredi 23 mai 2025
Chargement...

Les taxis marocains interpellent le Roi face à la concurrence des applications illégales

Une vive tension secoue actuellement le secteur du transport urbain au Maroc. Huit organisations syndicales et associatives représentant les professionnels du taxi ont lancé un appel solennel à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, exprimant leur profonde inquiétude face à la prolifération croissante et incontrôlée des services de transport via des applications mobiles non autorisées.

Ces syndicats dénoncent ce qu’ils qualifient de transport clandestin numérique“, qui opère en marge de toute réglementation officielle et menace directement les revenus de milliers de chauffeurs ainsi que la stabilité économique de nombreuses familles dépendantes de ce métier. Dans une lettre officielle adressée au cabinet royal, les représentants du secteur soulignent que cette situation fragile pourrait fragiliser un secteur déjà confronté à de nombreux défis économiques et sociaux.

Ahmed Zarouali, président de l’Association Rabat Al Anouar, rappelle avec insistance le soutien historique que le Roi Mohammed VI a toujours manifesté envers les petits professionnels du pays, notamment ceux qui participent à la vitalité économique locale. « Nous espérons que Sa Majesté pourra entendre notre voix et intervenir pour protéger un secteur essentiel à la mobilité urbaine et au tissu social », déclare-t-il.

Du côté syndical, Abdelilah Batouta, responsable à Rabat, met en lumière le double paradoxe de la situation. «Malgré les nombreuses circulaires et instructions émises par le ministère de l’Intérieur interdisant ces pratiques illégales, la réalité sur le terrain est tout autre. Aucune mesure concrète ne semble être appliquée efficacement, ce qui encourage cette forme de concurrence déloyale à s’étendre», déplore-t-il. Alors que des événements d’envergure comme la prochaine Coupe d’Afrique des Nations approchent, les syndicats envisagent de durcir le ton et de renforcer leur mobilisation pour obtenir des réponses concrètes.

Cependant, ces professionnels ne demandent pas un simple retour en arrière, mais plaident pour une réforme profonde du secteur. Ils appellent à une modernisation qui reconnaisse l’évolution des technologies et des usages tout en garantissant la protection des acteurs traditionnels. « Nous sommes prêts à dialoguer, à collaborer pour intégrer ces nouvelles formes de mobilité dans un cadre légal clair, afin de garantir à la fois innovation, sécurité et équité », insiste un porte-parole syndical.

Dans un contexte où les applications de transport comme Uber ou Careem ont transformé la mobilité dans de nombreuses grandes villes à travers le monde, le Maroc est face à un véritable défi d’adaptation. Trouver un équilibre entre la digitalisation du secteur et la sauvegarde des emplois traditionnels est devenu une nécessité urgente. La réglementation devra évoluer pour encadrer ces services innovants, tout en protégeant les droits et le métier des chauffeurs de taxi qui constituent un maillon essentiel du transport urbain.

Au final, c’est un appel au dialogue national, à la concertation entre autorités, professionnels et acteurs technologiques qui se dessine, afin d’assurer un avenir harmonieux et durable pour le secteur du transport au Maroc.

AUTRES ARTICLES

- PUBLICITÉ -