Face aux tensions croissantes liées au tourisme de masse en Espagne, notamment dans les îles Canaries, de nombreux Britanniques choisissent désormais le Maroc comme nouvelle destination privilégiée. Ce changement de cap s’explique en partie par les protestations persistantes de la population espagnole locale, qui voit dans l’afflux massif de touristes une menace directe pour leur qualité de vie et l’accès au logement.
Dans l’archipel des Canaries, les habitants sont de plus en plus nombreux à exprimer leur ras-le-bol. Le collectif militant « Canarias tiene un límite (Les Canaries ont une limite) » a appelé à une nouvelle vague de manifestations à partir du 18 mai. Leur objectif : dénoncer un modèle touristique qu’ils jugent prédateur et insoutenable à long terme. Selon les manifestants, ce tourisme excessif entraîne une flambée des prix de l’immobilier, une saturation des infrastructures routières et une détérioration du tissu social et culturel local.
Dans ce contexte tendu, le Maroc apparaît comme une alternative séduisante pour les voyageurs britanniques en quête de dépaysement, de soleil et d’hospitalité, mais aussi de tranquillité. Le Royaume offre une diversité de paysages, une richesse culturelle reconnue, des infrastructures touristiques en plein développement et surtout, un accueil souvent perçu comme plus stable et apaisé.
Ce déplacement des flux touristiques illustre une évolution des préférences, mais aussi une prise de conscience plus large des effets du tourisme de masse. Alors que certaines destinations méditerranéennes traditionnelles font face à un rejet local croissant, d’autres pays comme le Maroc saisissent l’occasion pour renforcer leur position sur l’échiquier touristique mondial, en misant sur une offre plus équilibrée et durable.
Reste à savoir si le Maroc saura anticiper et gérer l’impact de cet engouement croissant, pour éviter à son tour les dérives qui minent aujourd’hui certaines régions espagnoles.