Huit mois après avoir quitté son poste de maire de Rotterdam, qu’il a occupé pendant plus de quinze ans, Ahmed Aboutaleb a troqué les discours officiels contre un retour discret mais profond à ses racines marocaines.
Dans une interview accordée à la chaîne néerlandaise Rijnmond, l’ancien édile a évoqué une période marquée par le deuil et la reconstruction. Peu après son retrait de la vie publique, il a perdu son père. « Ce fut un moment douloureux, même si nous nous y attendions. Mon père a été enterré aux Pays-Bas. C’est le premier membre de la famille Aboutaleb à y être inhumé », a-t-il confié avec émotion.
Pour soutenir sa mère et réunir les proches, Ahmed Aboutaleb a ensuite pris la direction du Maroc, pays d’origine de ses parents. « Il fallait permettre aux gens de présenter leurs condoléances à ma mère. C’était aussi un moment pour nous retrouver en famille », explique-t-il.
Ce séjour n’a pas été qu’un simple passage. Il s’est prolongé à plusieurs reprises, l’ancien maire y trouvant un havre de paix. « J’ai une petite maison là-bas, un lieu où j’écris parfois, où je peux me reposer. Elle est aussi accessible aux autres membres de la famille », raconte-t-il. Mais il a surtout entrepris, avec son frère, un projet chargé de sens : la rénovation de la maison familiale, laissée à l’abandon et menacée de ruine.
« Mon père nous avait fait une demande claire avant sa mort : “Voulez-vous bien la rénover ?” Nous avons tenu parole. Elle est aujourd’hui prête : l’électricité est installée, un puits est opérationnel, et un de mes oncles a commencé à planter des dizaines d’oliviers autour de la maison », précise-t-il, non sans fierté.
Dans l’ombre de ses fonctions politiques, c’est donc un autre engagement qu’Ahmed Aboutaleb poursuit : celui de la mémoire, des racines et de la transmission. Un retour à l’essentiel, empreint de sérénité et de fidélité à l’héritage familial.