En France, de nombreux retraités marocains aux revenus modestes peuvent bénéficier d’un véritable coup de pouce : l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Destinée à garantir un minimum de ressources aux seniors les plus vulnérables, cette aide sociale permet à des milliers de personnes, françaises ou originaires de pays liés par des accords bilatéraux comme le Maroc, de vivre leur retraite avec un peu plus de sérénité.
L’Aspa intervient lorsque les pensions de retraite perçues sont trop faibles pour assurer une vie décente. Elle complète alors les revenus afin de garantir un seuil minimum de ressources. En 2024, ce montant s’élève à 1 012,02 € par mois pour une personne seule et 1 571,16 € pour un couple. Un véritable filet de sécurité pour de nombreux anciens travailleurs immigrés, notamment ceux venus du Maroc dans les années 60 et 70, qui ont souvent occupé des emplois pénibles et peu qualifiés, avec des carrières incomplètes.
Outre les ressortissants français, cette allocation peut être accordée à des ressortissants de plusieurs pays étrangers, dont le Maroc, à condition de remplir certains critères stricts. Pour en bénéficier, les personnes doivent avoir au moins 65 ans (ou l’âge minimum légal de la retraite si elles sont reconnues inaptes au travail), résider en France de manière régulière, et justifier d’une présence continue sur le territoire pendant au moins dix ans avec un titre de séjour autorisant à travailler.
Les anciens combattants, réfugiés, apatrides ou bénéficiaires de la protection subsidiaire peuvent aussi y prétendre, même si leur durée de résidence est inférieure. Ces dispositions témoignent d’un effort de reconnaissance envers ceux qui ont contribué à l’économie française, parfois dans l’ombre, pendant des décennies.
L’Aspa permet donc aux personnes âgées issues de l’immigration, y compris de la communauté marocaine, de vivre leur retraite avec un peu plus de dignité. Pour beaucoup, elle représente une reconnaissance morale autant qu’une aide matérielle.
Cependant, cette aide est récupérable après décès sur la succession si le patrimoine laissé dépasse un certain seuil (environ 39 000 € en 2024), ce qui peut parfois freiner les bénéficiaires potentiels. Des associations et travailleurs sociaux accompagnent ainsi les retraités dans leurs démarches, afin qu’ils puissent faire valoir leurs droits sans crainte ni confusion administrative.
Dans un contexte de précarité croissante pour les retraités modestes, l’Aspa incarne une forme de solidarité sociale essentielle. Pour les marocains de France, elle constitue un levier crucial pour mieux vieillir, malgré une vie de labeur souvent marquée par la pénibilité et le déracinement.