Le Maroc pourrait bientôt compter un nouvel acteur majeur dans son secteur énergétique. La multinationale américaine Hunt Oil Company, par le biais de sa filiale nouvellement créée Hunt Oil Company Morocco, fait officiellement son entrée sur le territoire national. Une implantation discrète mais significative, qui pourrait bien annoncer de futures ambitions en matière d’exploration pétrolière et gazière.
Fondée en 1934 à Dallas, au Texas, Hunt Oil Company (HOC) est un opérateur privé de renom dans le secteur des hydrocarbures, avec une forte présence internationale, notamment en Amérique Latine, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Sa filiale marocaine a récemment été immatriculée au registre du commerce de Rabat sous le numéro 287524, avec un capital social de 100 000 dirhams, réparti en mille parts sociales de 100 dirhams chacune.
Basée au 27, avenue Tansift à Rabat, la société prend la forme juridique d’une SARLAU et sera dirigée par un gérant américain représentant la maison-mère texane. Sa durée de vie statutaire est fixée à 99 ans, un horizon temporel qui traduit la vision à long terme de l’entreprise au Maroc.
L’objet social de Hunt Oil Company Morocco est particulièrement large et stratégique. Il couvre l’ensemble des activités liées à la chaîne pétrolière et gazière : études, prospection, exploration, exploitation d’hydrocarbures, mais aussi transport, stockage, transformation, achat, vente et commercialisation de produits pétroliers. La société pourra également mener des prestations techniques, logistiques, géophysiques ou sismiques, ainsi que toutes les activités d’ingénierie ou de forage. Elle est également habilitée à détenir, céder ou exploiter des permis d’exploration et de recherche d’hydrocarbures.
Cette implantation s’inscrit dans un contexte où le Maroc, à travers l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), continue de chercher à attirer des investisseurs étrangers pour valoriser son potentiel énergétique, tant offshore qu’onshore. Le royaume mise notamment sur ses bassins sédimentaires, encore sous-explorés, pour renforcer sa sécurité énergétique et attirer des partenaires internationaux de renom.
Toutefois, à ce jour, aucun contrat d’exploration, ni aucune licence officielle liant Hunt Oil Company à l’ONHYM n’a encore été publié dans le Bulletin officiel. Il est donc possible que cette installation ne soit, pour l’instant, qu’une étape préparatoire dans une stratégie de positionnement sur le marché marocain de l’énergie.
Si la venue de Hunt Oil Company se concrétise par des accords avec les autorités marocaines, elle pourrait marquer une nouvelle ère dans la dynamique des investissements étrangers dans les hydrocarbures. Cela s’accompagnerait, bien sûr, d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques majeurs, que les autorités marocaines devront intégrer dans leurs stratégies de développement durable et de transition énergétique.
La discrétion de cette première étape contraste avec le poids potentiel de ce nouvel entrant. Le Maroc, en quête de diversification de ses partenaires énergétiques, pourrait ainsi voir dans cette arrivée une opportunité, à condition de cadrer l’intervention de l’opérateur texan dans une logique de souveraineté, de transparence et de bénéfices mutuels.