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mercredi 14 mai 2025
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Immigration : le Canada complique la vie des marocains

Pour les marocains qui espèrent s’installer au Canada et plus particulièrement au Québec, le rêve d’une vie meilleure se heurte désormais à une réalité administrative de plus en plus dissuasive. En cause : des délais d’attente démesurés pour obtenir le statut de résident permanent, notamment pour les demandeurs d’asile.

Selon une enquête publiée récemment par le quotidien canadien Le Devoir, les demandeurs d’asile qui arrivent actuellement au Québec doivent s’armer de patience. Il leur faudra désormais attendre en moyenne au moins sept ans avant d’espérer obtenir la résidence permanente. Un délai qui suscite incompréhension et inquiétude parmi les nouveaux arrivants, particulièrement ceux venus du Maroc, dont le nombre est en constante augmentation ces dernières années.

Cette attente prolongée s’explique en partie par des retards administratifs chroniques. Environ 37 mois, soit plus de trois ans, sont nécessaires rien que pour que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) statue sur une demande d’asile. Cette instance est chargée de déterminer si une personne remplit les conditions pour obtenir la protection du Canada en tant que réfugié. Or, en raison de la surcharge des dossiers et d’un manque de ressources, ces délais s’allongent de manière inquiétante.

Mais au-delà de la lourdeur bureaucratique, une autre composante des retards est purement politique, soulignent les experts. Après une décision favorable de la CISR, il faut encore compter environ 45 mois – soit près de quatre ans – pour que le gouvernement fédéral traite le dossier de résidence permanente. Ce processus implique des vérifications de sécurité, des examens médicaux, et des vérifications de documents, qui peuvent être ralentis par des considérations politiques, des priorités changeantes ou une gestion inefficace.

Résultat : de nombreuses familles marocaines, qui espéraient reconstruire leur vie dans un environnement plus stable et offrir un avenir meilleur à leurs enfants, se retrouvent dans une situation d’attente interminable. Cette précarité prolongée a des conséquences concrètes : accès limité à certains services, instabilité professionnelle, difficultés pour scolariser les enfants ou encore pour accéder à un logement stable.

Pour les acteurs du milieu de l’immigration, cette situation est alarmante. Des associations tirent la sonnette d’alarme sur les risques psychosociaux pour les demandeurs d’asile et appellent les autorités canadiennes à accélérer et fluidifier les procédures. Car derrière les chiffres, ce sont des vies suspendues, des espoirs fragilisés et une intégration retardée.

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