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mercredi 14 mai 2025
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Immobilier à Harhoura : colère et incertitudes pour des dizaines de MRE

Un vent de colère souffle sur Harhoura, dans la région de Témara, où des dizaines de familles, dont de nombreux Marocains résidant à l’étranger (MRE), dénoncent le retard alarmant d’un projet immobilier lancé en 2021. Promis pour une livraison en septembre 2024, le chantier affiche aujourd’hui un net ralentissement, laissant les acquéreurs dans une attente frustrante et dans l’incertitude la plus totale. Certains parlent d’arnaque, d’autres évoquent une gestion opaque et désorganisée.

Le projet concerne environ 400 appartements répartis en plusieurs tranches, initialement destinés à une clientèle issue de la classe moyenne. De nombreux MRE y ont investi leurs économies, dans l’espoir d’un retour au pays facilité par un logement confortable, situé dans un cadre prisé, proche de la mer et non loin de Rabat. Mais leur rêve se transforme progressivement en cauchemar.

Malgré l’achèvement partiel de la première tranche, les logements n’ont toujours pas été livrés.

La faute à de multiples blocages techniques et administratifs, selon les informations rapportées par le quotidien Al Akhbar. Les problèmes se situent notamment au niveau des raccordements aux réseaux d’eau potable et d’électricité, mais aussi au niveau de l’aménagement extérieur du complexe résidentiel et des voies d’accès, qui n’ont toujours pas été réalisés. Pire encore, les acquéreurs font face à des déclarations contradictoires de la part du promoteur immobilier, qui affirme tantôt que les travaux touchent à leur fin, tantôt que de nouvelles démarches sont nécessaires avant toute livraison.

Face à cette situation jugée inacceptable, un collectif de familles lésées, parmi lesquelles de nombreux MRE, a organisé un sit-in devant le chantier. Brandissant des pancartes et exprimant leur exaspération, ils demandent des explications claires, un calendrier de livraison fiable, mais surtout des garanties. Plusieurs d’entre eux ont exprimé leur désarroi : « Nous avons placé toute notre confiance dans ce projet. Aujourd’hui, nous n’avons ni clés, ni réponses. C’est notre avenir qui est suspendu », confie un MRE venu de France pour tenter d’obtenir des réponses.

Ce type de situation n’est malheureusement pas isolé au Maroc, où de nombreux projets immobiliers destinés à la diaspora souffrent de retards, de mauvaises gestions ou de manquements contractuels. Si le gouvernement affirme régulièrement vouloir protéger les MRE contre ce genre de pratiques, les moyens de recours restent longs, coûteux et parfois inefficaces. Certains acheteurs se demandent s’ils devront entamer des actions en justice, d’autres hésitent à alerter les autorités locales ou les représentations consulaires marocaines à l’étranger.

En attendant, les familles concernées continuent de subir les conséquences de cette attente : loyers à payer ailleurs, frais supplémentaires, angoisse financière, et une perte croissante de confiance dans le secteur immobilier national. Un signal d’alarme qui devrait interpeller les autorités et les professionnels du secteur, alors que le Maroc ambitionne d’encourager les investissements de sa diaspora dans le pays.

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