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vendredi 30 mai 2025
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Les chevaux de calèche de Marrakech : une réalité douloureuse dénoncée par une ONG Internationale

Sous les allures enchanteresses de Marrakech, ses souks parfumés, ses palmeraies dorées, ses minarets baignés de lumière, une réalité bien plus sombre se dessine, loin des regards émerveillés des touristes. Au cœur de cette carte postale vivante, les calèches, icônes romantiques de la ville ocre, cachent une détresse silencieuse : celle des chevaux qui les tractent. Selon un rapport récent et alarmant de l’organisation internationale Network for Animals (NFA), ces animaux, utilisés quotidiennement à des fins touristiques, sont soumis à des conditions de vie souvent extrêmes, allant jusqu’à “la mort par épuisement”.

Dans un communiqué publié sur son site, NFA dénonce une exploitation “cruelle et soutenue”, décrivant les longues journées imposées aux chevaux, contraints de tirer des calèches bondées à travers la circulation dense et chaotique de Marrakech. “Ils avancent péniblement dans les rues surchauffées, dans un vacarme assourdissant, sans repos ni soin approprié”, indique l’ONG. Exposés à des températures pouvant dépasser les 45°C en été, ces équidés seraient régulièrement privés d’ombre, d’eau ou de pauses suffisantes. L’organisation évoque même des scènes de chevaux effondrés en pleine rue, “incapables de se relever, en état de déshydratation avancée”.

À ces conditions climatiques extrêmes s’ajoute une maltraitance physique préoccupante. Les témoignages recueillis par NFA et les images publiées sur les réseaux sociaux montrent des chevaux avec des plaies ouvertes, des membres blessés, voire fracturés, conséquences d’accidents ou de traitements brutaux. “Certains reçoivent des coups de fouet sans relâche, d’autres sont laissés à l’abandon lorsqu’ils deviennent inaptes à travailler”, poursuit l’ONG.

Pour faire face à cette situation critique, Network for Animals s’est alliée au Jarjeer Mule and Donkey Refuge, un sanctuaire situé à une trentaine de kilomètres au sud de Marrakech, dédié aux équidés maltraités ou abandonnés. Ce refuge, qui fonctionne 24h/24, offre soins médicaux, repos et réhabilitation aux animaux recueillis, qu’ils proviennent des montagnes de l’Atlas ou des ruelles touristiques de Marrakech.

Ensemble, les deux organisations ont lancé un appel solennel aux autorités marocaines afin de mettre en place une réglementation plus stricte sur l’utilisation des chevaux de calèche, incluant des périodes de repos obligatoires, un accès constant à l’eau, une limite stricte de charge et une surveillance vétérinaire régulière. Elles plaident également pour une réforme de fond du modèle touristique, qui pourrait favoriser des alternatives plus éthiques.

Si les chevaux de calèche participent depuis des décennies à l’image pittoresque et romantique de Marrakech, la question soulevée par les ONG est simple : à quel prix ? Peut-on encore se permettre, au nom du folklore, de sacrifier la vie d’animaux au service d’un tourisme non régulé ? L’heure est à la prise de conscience et à l’action concertée, pour que le charme de la ville ocre ne repose plus sur le dos de ceux qui en paient le prix fort, en silence.

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