C’est un chiffre révélateur du poids financier de la diaspora dans l’économie nationale ! Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) confirment qu’ils représentent un pilier incontournable de l’économie nationale. À fin octobre 2024, leurs dépôts bancaires se sont élevés à 208,8 milliards de dirhams, soit 24 % de l’ensemble de l’épargne des ménages marocains, qui totalise 900,1 milliards de dirhams. Ces chiffres, relevés dans le dernier tableau de bord (Crédits – Dépôts bancaires » de Bank Al-Maghrib (BAM) publié le 10 décembre 2024, mettent en exergue la dépendance du système bancaire national à la communauté marocaine établie à l’étranger.
20 % des ressources bancaires
Voici une autre preuve, si besoin est ! Les transferts financiers des MRE représentent 8 % du PIB (Produit intérieur brut) du Maroc et environ 20 % des ressources des banques locales. Ces fonds soutiennent la liquidité bancaire, stabilisent l’économie et contribuent au financement des projets et chantiers structurants du pays. Ils alimentent aussi les ménages (familles et proches des MRE) et les entreprises, consolidant, ainsi, la dynamique économique du pays.
Cependant, en dépit de cette dynamique positive, marquée par une hausse de 7% des dépôts bancaires globaux (ménages et entreprises) ayant atteint 1.213,2 milliards de dirhams, les taux d’intérêt sur les comptes d’épargne connaissent une petite dégringolade.
Des taux d’intérêt en baisse
Le taux de rémunération des dépôts à 6 mois a baissé à 2,68 %, tandis que celui des dépôts à 12 mois a augmenté à 2,89 %. Pour le deuxième semestre 2024, le taux minimum de rémunération des comptes d’épargne a été fixé à 2,48 %, une diminution par rapport au semestre précédent.
Ces performances ne peuvent occulter le fait que le défi qui reste à relever est celui d’orienter les dépôts vers des investissements productifs. Aujourd’hui, une grande partie des transferts est canalisée vers les achats immobiliers (70%) ou au soutien familial (20%), avec une faible part dédiée aux projets économiques innovants. Une stratégie visant à mobiliser ces ressources dans des secteurs à forte valeur ajoutée, tels que la technologie ou les énergies renouvelables, est en cours de déploiement par le gouvernement afin de démultiplier leur impact de ces flux financiers importants.
Dans son ensemble, cette dynamique atteste, dur comme fer, que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) sont un pilier stratégique pour le développement durable du Royaume du Maroc et un soutien indéniable à l’écosystème financier du pays en général et à celui bancaire en particulier, à travers le renforcement de l’épargne et de la réserve des devises.