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mardi 22 avril 2025
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Tunnel Maroc-Espagne : un projet révolutionnaire à l’horizon 2040

Le projet de tunnel sous-marin entre le Maroc et l’Espagne, longtemps considéré comme un rêve lointain, connaît une accélération majeure. Selon des informations publiées par Challenge, les autorités espagnoles et marocaines visent désormais une mise en service de cette infrastructure colossale à l’horizon 2040. Ce tunnel ferroviaire, qui reliera Tanger à Algésiras, devrait s’étendre sur 60 kilomètres, dont 28 kilomètres immergés sous la mer Méditerranée, soit près de 10 kilomètres de plus que l’Eurotunnel entre la France et le Royaume-Uni. Une prouesse technique à la mesure des ambitions géopolitiques et économiques qu’il incarne.

La future liaison, qui marquera une première dans l’histoire des connexions transcontinentales entre l’Afrique et l’Europe, comprendra trois galeries distinctes : une pour le transport de passagers, une pour les marchandises, et une galerie technique ferroviaire. Le plan initial prévoit un premier tube bidirectionnel, avec la possibilité d’y ajouter un deuxième sens complet par la suite, en fonction des flux et des besoins futurs.

La SECEGSA (Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar) pilote la phase actuelle du projet, en coopération étroite avec son homologue marocain. Deux études majeures sont actuellement en cours, dont les résultats sont attendus pour septembre 2025. La première, confiée à la société Herrenknecht Ibérica, a pour but d’analyser en profondeur les sols du seuil de Camarinal, le point le plus étroit et le plus stratégique du détroit, afin d’identifier la technologie de forage la plus fiable et la plus efficace. La seconde, menée par la Marine espagnole, se concentre sur l’étude de la sismicité de la région, à travers une campagne de surveillance géophysique de six mois en mer.

L’envergure du chantier est à la hauteur de ses ambitions : plus de 15 milliards d’euros seront nécessaires pour mener à bien ce projet historique, dont le financement sera partagé entre le Maroc, l’Espagne et l’Union Européenne. Des fonds européens ont d’ores et déjà été mobilisés pour soutenir les premières études techniques, signe de l’intérêt stratégique que l’UE accorde à ce corridor terrestre entre deux continents.

Ce tunnel transformera radicalement la connectivité euro-africaine, en réduisant les temps de transport, en stimulant les échanges économiques, humains, et en offrant une alternative logistique aux voies maritimes saturées. Il ouvre également la voie à une coopération renforcée entre les deux rives de la Méditerranée, dans une logique de codéveloppement et de stabilité régionale.

Alors que les défis techniques restent immenses, notamment les risques géologiques, la profondeur du détroit et les normes environnementales, la dynamique actuelle laisse entrevoir une issue optimiste. L’année 2040 se profile désormais comme une échéance crédible pour l’ouverture de ce tunnel historique, qui pourrait bien redessiner la carte des échanges mondiaux.

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