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Assilah et alentours, entre océan et montagne

A moins d’une heure au sud de Tanger, Assilah s’impose comme une destination de choix pour les amoureux d’escapades culturelles comme pour les férus de farniente et de balnéaire. Perchée sur une des pointes nord de l’océan atlantique, Assilah séduit par le côté muséifié de sa médina mais également par la nature bigarrée de ses alentours.

Une médina hors du temps

Prisée depuis toujours par les voyageurs en quête d’inspiration, Assilah est également devenue, voilà une dizaine d’années, une adresse secrète pour le monde du cinéma espagnol dont Pedro Almodovar et ses équipes, pour ne citer qu’eux, qui vont régulièrement s’y ressourcer loin de la cacophonie des destinations huppées. Médina au charme suranné, cette ancienne cité portugaise invite le visiteur à se perdre dans ses venelles sous la protection de ses remparts en pierres de taille, vestiges altiers d’un passé intrépide.

 

 

Ses maisons chaulées aux fenêtres bleues et vertes sont, chaque année, habillées de fresques de peintres d’ici et d’ailleurs pendant le Moussem le plus long du pays. Aujourd’hui rebaptisé « Festival International des Arts d’Assilah », ce grand-messe de la culture est lié à feu Mohamed Melehi et Mohamed Benaïssa, respectivement artiste-peintre et ancien ministre de la Culture, et néanmoins enfants de la ville, qui l’ont impulsé en 1978. Depuis, ce rendez-vous érige Assilah, pendant trois semaines du mois de juillet, en capitale mondiale des beaux-arts. Véritable chef-d’œuvre de l’architecture arabo-andalouse, le Palais Raïssouni ouvre ses portes aux artistes participants en transformant son patio en ateliers et ses chambres en résidence.

Flâneries zaïlachies

Sous le soleil ardent d’Asilah, on se prélasse sur les toits de Riad Azaouia, Riad l’Oasis d’Assilah, Dar Mimouna, Dar Ambrosia et autres demeures de charme guettant les vagues s’ourler avant d’échouer sur Borj Krikia et Borj El Kamra. On emprunte les ruelles fleuries pour déguster un thé chamali sur la terrasse d’un boui-boui et on fait le plein d’art à Galerie Aplanos, espace fondé en 1995 pour donner à voir, toute l’année durant, le fruit d’échanges culturels entre le bassin méditerranéen et l’Euro-Maghreb.

 

 

Pour les plus néophytes, des petites échoppes proposent une foultitude d’objets artisanaux allant du tapis à la maroquinerie en passant par les bijoux en argent revisités par des designers européens et subsahariens ayant jeté l’ancre à Assilah. En quittant la médina fortifiée par Bab El Bhar, on se délecte de la pêche du jour chez Don Pepe ou encore, Chez Garcia, de véritables institutions de la ville, avant d’embarquer dans une de ces calèches typiques de la cité Arty, toutes de rose vêtues, pour un ou deux tours.

 

 

Jubilations extra-muros

La poésie d’Assilah ne se cantonne pas dans l’enceinte de sa cité. Elle s’étend aux paysages formant les plages, les plaines et les montagnes alentours. Avant de se diriger vers la succession de criques faisant la réputation du Sahel chamali, cap sur Berbari, ou « La maison des cigognes » pour les habitués. Située au cœur de la campagne d’Assilah, Berbari est une maison d’hôtes écologique à l’architecture rurale typique de la région, littéralement couvée par une horde de cigognes et autres animaux bienveillants. Au menu, une expérience immersive dans la vie paysanne nordique avec, en prime, confort et cuisine raffinée.

 

 

Rmilate, Mrissa, Sidi Mghayet et Chez Mounir sont autant de noms de plages désertes situées au sud d’Assilah, atteignables en 4X4 de préférence au bout d’une vingtaine de minutes de piste de moins en moins escarpée depuis que des gîtes et des maisons d’hôtes ont ouvert leurs portes aux touristes dans les alentours. Connue des initiés pour sa crique longue d’une dizaine de kilomètres, Sidi Mghayet est bardée de reliefs de terre argileuse d’un côté, et de la grande maison de Patrick Guerrand-Hermès, de l’autre, sous l’œil affable de Sidi Mghayet, le saint patron de cette étendue bénie.

L’océan en partage

L’héritier de la célèbre marque française de maroquinerie de luxe a posé ses valises dans ce petit coin de paradis il y a de cela une vingtaine d’années, y a acheté tous les terrains en bord de mer sauf celui de Jebbour (alias Hercule) et sa famille. Grâce à ce dernier qui a tenu tête au géant français, comme le narre « Hercule contre Hermès », film documentaire du franco-marocain Mohamed Ulad Mohand, cette plage est encore ouverte au public et, l’été venu, des paillottes, chaises longues et autres commodités sont louées par les riverains qui proposent également une cuisine simple aux couleurs de l’Atlantique.

 

 

Longtemps tenues secrètes, ces plages étaient, dans le temps, le repaire de hippies espagnols qui y plantaient leurs tentes ou logeaient chez l’habitant. Aujourd’hui, elles sont sacrées meilleurs spots de la côte atlantique par beaucoup, pour leur climat préservé par les montagnes qui les entourent et pour leurs eaux cristallines réchauffées par le Gulf Stream. Pour y loger, de plus en plus d’adresses proposent des chambres et maisons dans les villages voisins avec vue imprenable sur l’océan ainsi qu’une restauration aux saveurs du terroir comme Nilamane et Les Figuiettes. Activités nautiques, randonnées, retraites bien-être et autres programmes s’inscrivent désormais au menu du Sahel Chamali, cette commune à mi-chemin entre Assilah et Larache, qui a su marquer les visiteurs de sa douceur de vivre entre mer et montagne.

 

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