Au cours des cinq dernières années, près de 18 médecins ont vu leur autorisation de pratiquer révoquée en Suisse romande pour diverses raisons, mais une situation particulière a attiré l’attention : certains d’entre eux continuent d’exercer, non seulement en Suisse, mais aussi à l’étranger, notamment au Maroc. Une situation qui soulève des interrogations sur les failles juridiques et les régulations transnationales en matière de santé.
En Suisse, bien que certains médecins soient interdits d’exercice dans un canton spécifique, ils peuvent encore exercer légalement dans d’autres régions, échappant ainsi à une véritable interdiction nationale. C’est le cas d’un psychiatre, radié du registre de l’ordre des médecins dans le canton du Jura depuis novembre 2023, mais qui continue de travailler dans le canton de Genève. De même, un médecin généraliste, condamné en France à une peine de prison pour fraude fiscale massive, n’a pas vu son interdiction de pratique dans le canton de Vaud empêcher son exercice dans le canton de Fribourg.
Cependant, ce phénomène ne se limite pas aux frontières suisses. Certains de ces professionnels de santé ont trouvé une nouvelle terre d’accueil pour leur pratique : le Maroc. Alors que les autorités sanitaires suisses ont pris des mesures pour interdire leur exercice dans le pays, ces médecins exercent désormais à l’étranger, créant ainsi une situation juridique complexe.
Le cas de ces médecins soulève d’importantes questions concernant le contrôle des pratiques médicales au niveau international et la manière dont les régulations nationales interagissent avec les systèmes de santé étrangers. La question est désormais posée : comment éviter que de tels professionnels exercent en dehors des frontières, au mépris des régulations nationales, au détriment de la sécurité des patients ?
Le Maroc, comme d’autres pays, doit-il renforcer ses propres mécanismes de vérification pour prévenir la pratique de professionnels radiés d’autres systèmes de santé ? La situation met en lumière l’importance de la coopération internationale en matière de régulation des professions médicales et de la sécurité des patients.