samedi 3 mai 2025

Koweït : des marocains privés de leur nationalité

Une onde de choc secoue la communauté étrangère au Koweït. Le ministère de l’Intérieur koweïtien a officiellement annoncé la révocation de la nationalité de 962 individus, dans le cadre d’une vaste opération de régularisation administrative. Parmi eux, plusieurs ressortissants marocains figurent sur la liste, suscitant inquiétudes et interrogations au sein de la diaspora.

Cette décision sans précédent s’inscrit dans un contexte régional tendu, où plusieurs pays durcissent leurs politiques migratoires.

En parallèle, la France a récemment renforcé ses conditions d’entrée et de séjour pour les ressortissants marocains, soulignant une tendance générale au resserrement des conditions d’octroi de la nationalité.

Le Koweït invoque la loi sur la nationalité promulguée en 1959, plusieurs fois modifiée, comme base juridique à ces déchéances. Si les raisons du retrait sont précisées pour 281 cas, dont de nombreuses infractions à la législation sur la citoyenneté, un mystère demeure autour des 681 autres, pour lesquels aucune justification n’a été communiquée, laissant planer un climat d’incertitude.

Concernant les marocains spécifiquement, 13 personnes ont été sanctionnées pour possession d’une double citoyenneté, interdite par l’article 11 de la loi koweïtienne. Un groupe plus important, composé de 186 individus, est accusé d’avoir obtenu la nationalité de manière irrégulière, par fraude, fausse déclaration ou liens de dépendance familiale fictifs, conformément à l’article 21. En outre, 82 autres cas sont visés sous l’article 13 pour des motifs similaires.

Ce coup de filet administratif a provoqué un véritable séisme au sein des communautés expatriées, notamment marocaines. De nombreux travailleurs installés depuis plusieurs années au Koweït avec leur famille se retrouvent aujourd’hui dans une situation extrêmement précaire, exposés au risque d’apatridie, d’expulsion ou de rupture de leurs droits fondamentaux.

Les ONG de défense des droits humains alertent déjà sur les répercussions sociales et psychologiques de cette décision massive. Elle soulève également des questions cruciales sur le respect des droits des migrants, la transparence des procédures administratives et l’équilibre entre souveraineté nationale et protection des individus.

Au-delà de l’aspect juridique, c’est toute une dynamique de vie, d’intégration et d’avenir qui se retrouve brutalement suspendue. Pour nombre de marocains installés au Koweït, cette annonce est une déchirure brutale, symbolique d’un climat régional où les statuts se fragilisent et où le rêve d’une vie meilleure peut s’évaporer du jour au lendemain.

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