La Moudawana, que l’on nomme aussi Code du statut personnel marocain, est le droit de la famille marocain codifié en 1958 sous le règne du roi Mohammed V. C’est à la demande de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II qu’elle connaîtra son premier amendement en 1993 en réponse à une société marocaine en mutation. C’est toujours dans cet esprit que la Moudouwana sera révisée en 2004 par les parlementaires marocains, pour être promulguée le 10 octobre de cette même année par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Ainsi, le Maroc avance-t-il, s’agissant du Code du statut personnel. Ce texte qui régit autant les relations à l’intérieur de nos familles que celles, désormais plus complexe, entre les hommes et les femmes du Maroc contemporain, fait de réalités multiples. Mais il n’en demeure pas moins que la Moudouwana constitue l’un des moteurs de notre vie sociale, de ses changements et de ses exigences nouvelles. Car la loi ne saurait être en décalage avec les aspirations des Marocains et des Marocaines, alors que près d’un quart de ce 21ème siècle s’est écoulé.
C’est donc au vu de la nouvelle réalité marocaine qu’une commission a été chargée d’examiner, en profondeur, la manière dont se doit d’être pensée et proposée cette nouvelle réforme, étape essentielle à l’instauration d’un texte qui doit être le reflet du Maroc d’aujourd’hui dans toutes ses nouvelles composantes. Car de nombreuses questions se devaient d’être posées, des questions essentielles et quelques fois brûlantes. On pense bien sûr à celle, centrale, de l’héritage. Il s’agira, sur ce point, comme sur d’autres, de ne pas travestir le texte coranique et, dans le même temps, d’être juste.
Au regard de ce que le terme justice recouvre de réalités, aujourd’hui, dans une société où les femmes salariées paient les mêmes impôts que les hommes. Lorsque ces mêmes femmes peuvent avoir à élever seules leurs enfants. Des femmes de plus en plus diplômées, créatrices de richesses. Et toujours, pivots de la famille. Pour Ahmed Abbadi, Secrétaire Général de la Rabita Mohammedia des Oulémas, Le Coran, nous a été donné pour vivre en harmonie dans le temps, l’espace, les uns avec les autres, dans la paix et la justice, le progrès et la justesse. Car, dit cet homme érudit, affable, polyglotte, il y a le texte et le contexte. Et celui-ci est désormais favorable à tous les progrès.