Une nouvelle affaire de spoliation immobilière secoue Casablanca. Sur instruction du procureur général du Roi près la Cour d’appel, la Brigade nationale de la police judiciaire a ouvert une enquête de grande envergure sur un réseau présumé spécialisé dans l’appropriation illégale de biens immobiliers laissés à l’abandon.
Selon les révélations du quotidien Assabah, les investigations visent des terrains et propriétés situés en périphérie de la métropole, notamment dans la zone de Sidi Massaoud, où plusieurs parcelles inhabitées ou négligées auraient été détournées par des individus opérant dans l’ombre. Le mode opératoire de ce réseau bien rodé repose sur la falsification ou la manipulation de documents juridiques : contrats de vente, titres fonciers, certificats d’héritage permettant ensuite l’immatriculation frauduleuse de ces biens au nom de complices.
Les membres de ce réseau profiteraient du vide juridique entourant les propriétés non réclamées ou de l’ignorance des propriétaires initiaux, parfois absents depuis des décennies. Ces derniers n’auraient entamé aucune procédure de régularisation ou de déclaration, laissant un terrain propice à l’accaparement.
Ce dossier relance le débat sur la sécurisation du foncier au Maroc et sur les failles administratives que certains réseaux exploitent avec une facilité déconcertante. À Casablanca, ce n’est pas la première fois que de telles affaires éclatent, révélant les lacunes dans la protection des droits de propriété, notamment pour les biens non enregistrés ou peu surveillés.
L’enquête suit son cours et pourrait, selon des sources proches du dossier, déboucher sur une série d’arrestations et de poursuites judiciaires dans les prochains jours. Une affaire à suivre de près, tant elle soulève une fois encore la nécessité d’un renforcement des dispositifs de contrôle et de traçabilité foncière au Maroc.