Le 9 janvier 2025, un moment historique a eu lieu à Jaén (nord-est de l’Andalousie), en Espagne. Layla Dris Hach-Mohamed, une femme au parcours hors du commun, a été nommée commissaire en chef provinciale de la Police nationale. À 54 ans, cette native de Melilla, fille d’immigrés marocains, intègre un cercle restreint de femmes à la tête de la police espagnole nationale, un domaine encore largement dominé par les hommes. C’est en présence de Pedro Fernández Peñálver, délégué du gouvernement en Andalousie, que s’est déroulé ce moment solennel.
Une source d’inspiration pour les autres…
Sur sa page Facebook, la Guardia civil espagnole loue ses qualités professionnelles. « À la Guardia Civil, trois femmes lieutenants-colonels sont aux commandes. Layla aspire à être une source d’inspiration pour les autres femmes, tout comme elle l’est pour elle », souligne María Dolores Lopez, chef provincial du commissariat de Cordoba.
Derrière cette ascension exceptionnelle se cache une femme d’une détermination sans faille. Mariée et mère de deux enfants, Layla a pour métier sa passion. Avec 30 ans de carrière à son actif, cette policière d’élite a enrichi son parcours de multiples formations : diplômée en optique, en sciences policières et en droit, elle maîtrise quatre langues (arabe, français, anglais et espagnol), un atout essentiel dans sa mission quotidienne.
Elle intègre la Police Nationale en 1995 et se distingue rapidement dans des missions particulières, notamment dans la Brigade de la lutte contre le crime organisé. À peine plus de dix ans plus tard, en 2007, elle prend la tête du contingent espagnol de la Mission des Nations Unies en Haïti, une expérience qui marquera un tournant dans sa carrière.
Attachée à ses racines marocaines
De retour en Espagne, elle enchaîne les responsabilités, dirigeant la Brigade d’Immigration de Motril, puis le commissariat d’Andújar avant de superviser la sécurité de l’Alhambra à Grenade, l’un des monuments les plus emblématiques du pays. Toujours attachée à ses racines marocaines, Layla prend soin de se ressourcer auprès de sa famille au Maroc lors de l’Aïd al-Adha (fête du sacrifice), une tradition qu’elle chérit et qui lui permet de renouer avec ses racines.
Sa nomination en tant que commissaire provinciale honore cette policière au parcours exceptionnel d’origine marocaine. Ce n’est pas un hasard si elle a reçu, à ce jour, autant de distinctions prestigieuses : la Médaille du Mérite Policier, la Croix du Mérite Militaire et la Médaille de la Mission des Nations–Unies. Des distinctions de bon aloi !